Chronique de vampire Dark Age Under the black Cross

À l'époque  nous jouions tous les vendredi à Louvier nous avons fait cette chronique sous la croix noire :


Un ancien compte rendu : 

Journal de Giustiniano



L’éternité ne m’a jamais semblé aussi courte, et je couche ces mots dans mon journal en toute hâte. L’heure est sombre en Transylvanie. Plus le temps passe, plus je redoute que la coterie ait choisi un combat qui la surpasse. Krondstadt ne dort plus. L’armée de Rustovich se rapproche, et l’alliance Ventrue se prépare au choc. Les soldats s’affairent sur les terrains d’entraînement, les gardes patrouillent inlassablement, la boule au ventre, et les forgerons s’efforcent de travailler plus vite.

La tension palpable dans l’air s’est peut-être mue en un semblant d’espoir, après que le seigneur Jurgen, lors d’une cérémonie impressionnante, ait brûlé la bourse contenant la terre liée à Rustovich. L’ennemi pourrait-il être vaincu ? L’idée de notre défaite est en tout cas plus nébuleuse, suite au discours exalté du Ventrue.

Notre groupe continue de manœuvrer les pions qui peuvent avoir une quelconque influence sur ce grand échiquier. Des rumeurs nous ont appris que Myca Vykos était en ville, la réputation précédent le personnage. Nous l’avons retrouvé lors d’un conseil avec Lucrecia, et ce dernier nous a confirmé que Vladimir Rustovich avait entendu l’appel de Jurgen et chevauchait vers la cité. Toutes les Carpates s’étaient mobilisées en vue de ce grand affrontement. Selon Vykos, nous ne pouvions rester neutre, et ce dernier qui n’avait pas encore prêté allégeance à l’un des deux camps, espérait que le conflit connaitrait une résolution rapide.

Jurgen se frottait les mains, selon lui son plan fonctionnait à merveille, et son adversaire le sous-estimait. Mais sa stratégie ne consistait pas à attendre son ennemi les bras croisés : il a confié un bataillon au noble Sir Eudes ; il s’agissait de prouver notre valeur au combat. Mon cher Nebmaaseth regrettait ce choix, lui qui cherchait à tout prix à éviter un bain de sang, une solution qui nous épargnerait ce choc des titans, ou du moins, qui assurerait la survie de la coterie. Mon compagnon égyptien avait d’ailleurs demandé à Myca Vykos s’il possédait une alternative, mais ce dernier a dit ne pas pouvoir nous apporter de réponse dans l’immédiat.

Autre rencontre, celle d’Akuji, qui émettait des doutes quant à la présence de Vykos : celui-ci nous aurait colporté des informations éventées ou simplement de peu de valeur, et sa venue à Krondstadt aurait éveillé les soupçons de la Nosferatu. Comme avec le Tzimisce, Nebmaaseth a cherché une réponse, un grain de sagesse dans cet océan de folie, mais notre interlocuteur n’a pu nous aider à résoudre miraculeusement ce conflit.

***

Une semaine plus tard, Akuji revenait d’une reconnaissance au nord et confirmait les dires de Vykos : l’armée Tzimisce se rapprochait, mais sans emprunter aucune route connue, préférant à la place se frayer un long et difficile chemin à travers forêts et collines.

Lucrecia se montrait confiante aux conseils de guerre : les hommes des Ventrue étaient expérimentés, robustes et ne craignaient pas les abominations de chair de l’ennemi, pour les avoir affrontés plusieurs fois. Sa détermination jurait avec nos doutes plus ou moins masqués, et après quelques remontrances, elle nous informa de notre place dans la ligne de bataille, sans pour autant nous révéler davantage de détails, par prudence, dit-elle.

Le doute s’empara de la coterie, Sir Eudes, le prince et moi-même évoquant la possibilité que ce soit là notre dernier combat. Les échanges fusèrent, le questionnement était profond, et le mot « désertion » se dessinait sur plusieurs lèvres. Cette guerre en valait-elle la peine ? Pouvait-on la gagner ?

Et puis nous avons parlé avec Zoria, un prénom de plus pour décrire ce vieux fardeau… Elle n’a rien fait pour apaiser nos craintes. Elle est entrée en contact avec son maître, et nous a appris que ce dernier était furieux du rituel de la bourse. Elle a toutefois refusé de nous apporter la moindre information utile, comme nous révéler si Rustovich préparait un piège. Malgré tous ses défauts, on ne peut nier la constance de Zoria.

« Ce sera un bain de sang » s’obstinait-elle à dire. Elle serait donc prophétesse ? Je me devais d’ajouter ce talent à la longue liste de ses compétences, presque aussi longue que les titres de notre prince.

***

Quelques jours s’étaient encore écoulés avant les premières escarmouches. De petits groupes de chiens de l’enfer et de Slatzcha avaient attaqué par vagues successives la cité, sans grand succès. Pendant une semaine entière, ces affrontements s’étaient poursuivis, sans donner naissance à une bataille digne de ce nom. Puis leur fréquence avait diminué, la tension refluait, et l’on crut un instant que l’armée Tzimisce s’était étiolée, ses soldats désertant face à la grandeur du seigneur Jurgen.

Mais non, la tempête pesait encore à l’horizon, Akuji expliquant au seigneur que l’armée adverse représente une immense colonne qui progresse toujours à travers bois, rasant chaque hameau, chaque village sur sa route, et dont les cavaliers chevauchent d’affreuses montures surnaturelles.

La décision fut prise, nous mènerions une sortie et porterions le combat à l’ennemi.

***

Le premier combat fut violent, mais nous en étions tirés avec les honneurs. Nos prouesses au combat avaient peut-être été trop grandes, car dans notre élan béni de Dieu, nous nous étions trop enfoncés dans les lignes ennemies, et étions visiblement tombés dans le piège tendu par Rustovich. Notre percée trop lointaine avait manqué de nous faire prendre en tenaille, et il était impossible de regagner Krondstatd en toute sûreté. Avisant au mieux, le seigneur Jurgen nous fit prendre la route de la forêt de Tuzföld pour nous réfugier dans un fort encore contrôlé par notre armée. Une fois arrivés dans ce lieu où l’air pesant avait l’odeur des régions païennes, nous avons eu la surprise de tomber sur Codrin, fort fâché que l’on empiète sur son territoire. Le ton monta, et la confrontation ne fut interrompue que par l’insolence, non, que dis-je, l’audace admirable, de Nebmaaseth, qui usa de son charisme habituel pour séparer le seigneur Jurgen de l’hôte de ces bois.

C’est donc isolés, quelque peu fatigués, le moral incertain, que nous nous étions retranchés dans le fort, où nous attendions la nuit suivante, que nous craignions désormais peut-être même plus que l’aube, pendant que nos serviteurs humains et nos goules s’employaient à bâtir des fortifications de fortune.

Commentaires

Articles les plus consultés